AUBERGE DE JEUNESSE CHARLEROI/projects

  • DBFMO - seconde place
  • Charleroi
  • Ville de Charleroi
  • €11.000.000,00

L’AUBERGE, L’EXPERIENCE URBAINE

L’auberge a cette ambivalence de l’inconnu.

A l’instar du camping sauvage, elle offre une expérience,  axée sur une relation de partage avec « l’environnement » ou avec « l’autre » ; rencontré par hasard lors d’une escale improvisée.

On s’arrête dans un endroit où l’on va pouvoir profiter sur un cours laps de temps, de ce que nous offrent l’environnement et peut-être nos rencontres. On décide de partager une couchette, le repas ou de s’isoler.  Telles des tentes le long d’un ruisseau, la promiscuité n’est jamais très loin… si on la souhaite. On décide de la relation que l’on veut entretenir avec son entourage dans un environnement réceptif à ce mode de fonctionnement.

CONCEPT ARCHITECTURAL

Le séjour en auberge de Jeunesse est donc aujourd’hui plus qu’un lit propre et une douche “pour pas cher”. C’est une expérience. Pour s’imposer dans le secteur concurrentiel de l’hébergement abordable, l’auberge de Jeunesse doit proposer une expérience unique pour attirer un large public. La nouvelle génération de voyageurs veut des espaces funky, un accès aux technologies, des espaces de rencontres ouverts facilitant l’expérience communautaire. Faire le choix de résider dans une Auberge de jeunesse,  c’est faire le choix de voyager simplement, le choix de partir à la découverte des autres avec un regard curieux et une vraie soif de rencontres.

C’est une vision qui est défendue dans l’architecture et la composition spatiale. En effet, nous avons voulu donner au bâtiment un maximum de flexibilité. Les usagers et les gérants disposent d’une structure pourvue de tout le nécessaire pour se divertir, se loger, se reposer, se restaurer mais la manière d’utiliser l’espace est très souple et appropriable facilement. Cela passe par des dispositifs spatiaux tels que des gradins qui peuvent servir d’assise, de lieu de rassemblement, d’escaliers, des espaces en creux dans le bâtiment qui permettent de  communiquer plus ou moins avec l’environnement direct….

Nous pensons que l’Auberge de Jeunesse de Charleroi n’est pas l’auberge de Jeunesse d’Anvers ou de Dublin. Il s’agit d’expérimenter un lieu unique. Son caractère pittoresque, son confort et son accueil chaleureux en feront un lieu à part, une expérience unique, impossible à standardiser. Le design intérieur s’accorde avec le champ lexical de la ville.

La façade est une façade à l’architecture géométrique tant dans son expression tridimensionnelle que par le choix de son matériaux – bardage métallique ajouré. 

Elle présente une architecture engageante, ludique.

La façade est l’interface entre la ville et l’Auberge, en l’occurrence, entre les quais et l’Auberge. C’est la raison pour laquelle la façade, par sa matérialité, sa couleur et son rythme joue avec les codes des façades du quai XIXème. En effet, son parement et la trame générale respecte une verticalité dans les percements.

Il s’agit d’une structure en métal ajouré, ultra contemporaine et géométrique . Qui permet de créer des jeux de redans et d’ouverture. Des détails soignés au niveau des châssis et des raccords permettent de lui donner de la finesse.

En choisissant le métal et le verre comme matériaux pour l’architecture extérieure, nous avions une volonté claire : éviter la multiplication des matériaux sur la façade et utiliser un matériau compatible avec l’environnement direct. L’uniformisation de la trame est nécessaire étant donné les proportions de l’immeuble. Comme une grande partie de la façade principale est vitrée, au rez et au premier, et que, comme la façade est animée par un jeu de redans et largement ouverte, le tout se lit d’avantage comme un volume. Un voile largement percé derrière lequel on devine l’activité de l’auberge.

La partie inférieure est totalement vitrée. Elle s’ouvre littéralement sur le quai. Le revêtement de sol similaire à celui des quais et les ouvertures sol-plafond permettent d’effacer si on le souhaite la limite entre le public et le privé. Une partie du rez-de-chaussée et du premier étage sont rentrants par rapport au maillage de façade. Ce sont des terrasses urbaines permettant à l’Auberge de fonctionner avec le quai. On peut être à la fois dedans et dehors. Ces espaces travaillés en creux se lisent, depuis l’extérieur, comme des respirations dans la trame, des exceptions bienvenues dans une géométrie cartésienne. Ce travail du relief est rendu encore plus franc grâce à l’épaisseur de la façade.

La partie supérieure de la façade est clairement identifiable comme une entité plus intime. ce sont les étages des chambres.  La structure est rationnelle, simple, pure.

Le rez-de-chaussée et le premier étage ont une hauteur sous plafond plus importante à l’instar des immeubles mitoyens. Ils sont complètement ouverts sur l’avant. La volonté est d’exprimer à travers ces deux niveaux vitrés l’idée d’ouverture de l’auberge vers la ville mais aussi la scénarisation de la vue depuis l’auberge vers la ville. En effet, la vue depuis ces deux niveaux est une vue à 180° sur les nouveaux quai de Sambre et le canal qui sont des éléments structurants dans le paysage de la ville et des éléments clés de compréhension du paysage urbain.

La cohérence entre l’expression architecturale du bâtiment et l’organisation interne de l’Auberge était une idée maîtresse dans la conception architecturale :

Le rez-de-chaussée totalement vitré contraste avec les étages où les ouvertures sont plus réduites, marquant la volonté d’ouverture des espaces publics et la volonté d’intimité au niveau des chambres, ce qui a guidé le dessin dès les prémices de l’étude.

Les chambres à l’arrière donnent sur l’intérieur d’îlot. Elles ont l’avantage d’être au calme et de donner une vue sur une toiture entièrement végétalisée.

L’auberge se veut, en effet, un lieu d’accueil et d’hébergement.  Il dispose aussi de salles de réunion ce qui en fait un lieu flexible et public utilisable par les habitants, les associations locales, les professionnels, …

INTEGRATION AU CADRE BATI

Le matériau de façade s’accorde avec les matériaux des bâtiments du quai, ceux de la vieille ville 19ème mais aussi avec le quai en lui-même. Nous avons choisi de travailler avec un matériau légèrement texturé avec des arêtes vives, ce qui permet de lui donner un caractère sculpté. Les châssis en aluminium se veulent invisibles, les plus fins possibles, totalement invisibles à l’étage des chambres. L’ensemble est sculpté comme un bel objet homogène. Même si les larges ouvertures au rez-de-chaussée et au premier étage laissent apparaître la vie à l’intérieur du bâtiment,  ce qui va prendre le dessus visuellement.

Le gabarit du bâtiment est légèrement plus élevé que celui des voisins directs mais il respecte les nouveaux standards de la « skyline » des quais. Nous sommes convaincus de l’adéquation du gabarit par rapport à la fonction et par rapport à la largeur de la façade. En effet, il faut regarder le volume dans son ensemble et le bâtiment proposé va, par son architecture, apporter de toutes façons une plus -value à l’îlot. A ce stade, il est important de souligner que le bâtiment reste un bâtiment moyen au regard de la loi sur la protection incendie.

ENSOLEILLEMENT

La façade est exposée plein sud.  Les larges ouvertures et le fait que les abords soient complètement dégagés permettent une abondance de lumière naturelle à l’intérieur. En outre, ces ouvertures permettent de gagner un maximum d’apports solaires gratuits pour limiter les coûts de chauffage. Les débordements dans la façade et sa géométrie particulière permettent de projeter une ombre sur les vitrages en été, lorsque le soleil est au zénith. Ce qui va permettre de limiter fortement la surchauffe.

La lumière naturelle sublime les espaces. La vue sur le canal depuis l’entrée et la salle de restaurant à l’étage est scénarisée.

ORGANISATION DES ESPACES

L’accès principal de l’Auberge s’oriente naturellement vers le quai, c’est la vitrine du projet. L’accès latéral est destiné au personnel et aux livraisons. Cet accès est dissocié de l’entrée publique  par une entrée spécifique afin de limiter les perturbations.

L’idée est de faire participer le bâtiment à la vie urbaine ; qu’il ne soit pas un bloc fermé de plus, aligné à d’autres blocs fermés, mais qu’il soit perméable, ouvert sur la ville…, sur le quai…, sur Charleroi….

Dès l’entrée, au rez-de-chaussée, on est dans un espace de rencontre, un comptoir, une présence, une visibilité vers les quais mais aussi depuis les quais, de jour comme de nuit.

Le hall d’entrée est marqué par la présence d’une boîte centrale qui sert d’accueil, de bar, mais qui comprend aussi un large gradin tourné vers la Sambre. Des gradins tournés vers le quai, comme une prolongation de l’aménagement paysager du quai.

Elever la qualité des espaces communs est un principe crucial. En diversifiant les espaces collectifs et en leur insufflant une dynamique,  on améliore la cohésion sociale et les connections entre les voyageurs et les usagers locaux qui peuvent utiliser les espaces collectifs pour des réunions, des manifestations, des expositions. Ces espaces collectifs se veulent récréatifs afin de donner à l’immeuble une vitalité, qui ne se trouve que dans une auberge de jeunesse.

CLEF VERTE

Dans un souci de faire écolabellisé l’auberge, l’ensemble des concepts architecturaux du projet ont fait l’objet d’une attention toute  particulière.

Notamment, dans le  choix des matériaux, des aménagements simples, fonctionnels et écologiques, d’une conception de bâtiment peu énergivore (quasi passif avec coûts d’exploitation des énergies faible),  de principes de gestions économes de l’énergie (équipements sous contrôle de consommation, récupérations des eaux pluviales, concept et modes de vie intra respectueuse de l’environnement…)….

Contact/see you soon

  • Nicolas France
  • +32 497 400 356
  • Grégory Moreau
  • +32 478 459 312
  • Inscrit à l’Ordre des architectes du Hainaut

Boulevard Audent, 26 bte2
6000 Charleroi
Belgium
TVA 0534 470 889 info@blow-archi.be